vendredi 17 décembre 2010

Le Nouvel Ordre Mondial, vu par Nicolas Sarkozy.

L'idée d'un complot planétaire est tenace, il a autrefois porté le nom d'Agartha, aujourd'hui, il semblerait que ce soit celui de « Nouvel Ordre Mondial ». J'ai donc fait une recherche sur le site officiel de l'Elysée, dans tous les discours de Son Excellence le Président de la République Française (voir note en fin de texte) et j'y ai relevé tous les passages où cette expression apparaissait et je les ai surlignés en rouge.
Début des citations.

Un nouvel ordre mondial pour le XXIème siècle. « Ensemble, la France et le Mexique doivent s'unir pour bâtir une nouvelle gouvernance internationale. Je plaide sans relâche au nom de la France pour l'ouverture du G8 aux grands pays émergents et pour sa transformation en G14 ».

« Cette crise marquera sans doute pour l'histoire le commencement véritable du XXIe siècle, le moment où tout le monde aura compris qu'il était temps de changer, temps de donner un nouveau visage à la mondialisation, temps de construire un nouvel ordre mondial, politique, économique, social, assis sur de nouveaux principes et de nouvelles règles. »

Mes chers compatriotes, même si les épreuves ne sont pas terminées, 2010 sera une année de renouveau. Les efforts que nous faisons depuis deux ans et demi vont porter leurs fruits. Dans ce moment si crucial nous devons rester unis comme nous avons su l'être au plus fort de la crise. C'est cette unité qui nous a permis de prendre l'initiative d'entraîner les autres. Les idées que la France défend vont pouvoir s'imposer dans la recherche d'un nouvel ordre mondial : plus d'équilibre, plus de régulation, davantage de justice et de paix. Ces idées nous imposent un devoir d'exemplarité. Respectons-nous les uns les autres, faisons l'effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent. Soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir.

« Il faut un nouvel ordre mondial fondé sur une nouvelle régulation qui mette, comme la France l'a proposé, le droit de la santé, du travail, de l'environnement à égalité avec le droit du commerce afin que tous les citoyens se sentent raisonnablement protégés. »

Mesdames et Messieurs, mes chers collègues, les risques de crise les plus graves, si nous nous laissons aller à l'immobilisme, ne sont pas derrière nous, ils sont devant nous. Nous sommes dans un de ces moments de l'Histoire où les décisions politiques engagent profondément l'avenir et pour longtemps. Nous n'avons pas le choix, nous devons prendre des risques parce que le plus grand risque aujourd'hui serait de ne rien faire, de nous laisser porter par la force des habitudes, de penser que nous avons le temps. Du temps, la France est venue vous dire que nous n'en avons plus. Mesdames et Messieurs, je souhaite que cette année 2009 soit celle de la refondation d'un nouvel ordre mondial plus juste, plus efficient, dans lequel chacun d'entre vous pourra se reconnaître.

Oui, nous avons des intérêts et oui, nous les défendons. C'est bien normal et personne ne cherche à le nier. Mais le partenariat qui nous lie est beaucoup plus profond : au fondement de notre amitié, il y a d'abord un attachement à des valeurs communes : la démocratie, la liberté, les droits de l'Homme. Avec le Brésil, nous partageons aussi une même vision du monde et de ses enjeux. Ensemble, nous portons l'idée d'un nouvel ordre mondial plus juste et plus solidaire.

Naturellement, on ne règlera rien si on ne règle pas d'abord la question du capitalisme financier qui impose à l'économie et à la société son propre système et ses propres normes. Les réunions du G20 à Washington et à Londres resteront dans l'Histoire comme des étapes décisives dans la reconstruction d'un nouvel ordre mondial. À condition que les engagements qui y ont été pris soient tenus. Déjà beaucoup de choses ont changé, je pense en particulier aux paradis fiscaux. Mais dans beaucoup de domaines, il faudra aller beaucoup plus loin pour reconstruire un système financier qui finance davantage les entrepreneurs que les spéculateurs.

J'appelle aussi l'attention sur la nécessité qu'il y a à avancer sur la réforme -- oserai-je dire la refondation ? -- du système monétaire international. Comment ne pas voir que c'est toujours le travail qui paye le premier les conséquences du désordre monétaire ? Comment ne pas voir que dans la déloyauté de la concurrence mondiale ce sont les monnaies qui jouent aujourd'hui le rôle le plus important ?
Il faudra bien qu'à l'avenir le G20 se saisisse aussi de cette question. Comme il faudra bien qu'il prenne davantage en compte la dimension sociale de la crise et du nouvel ordre mondial qu'il entend contribuer à construire.

Le Président de la République a redit les objectifs spécifiques portés par la France pour renforcer le volet social de la mondialisation. Il a réaffirmé son ambition de soutenir la voix de l'Organisation internationale du travail dans le débat qui s'est ouvert sur la définition d'une nouvelle gouvernance au niveau mondial, afin que la reconnaissance du travail et de la protection sociale soient au cœur des règles qui constitueront, demain, l’armature d'un nouvel ordre mondial.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, nous le savons : l'année 2009 sera une année de très grandes difficultés, sans doute l'une des plus difficiles depuis des décennies, sur le plan économique et donc sur le plan social, sur le front de la guerre et de la paix, dans ce vaste arc de crise qui va du Proche-Orient au Pakistan. Sur le plan diplomatique, difficultés aussi : la réussite indispensable du sommet du G20 de Londres en avril et la conclusion, elle aussi indispensable, de la négociation sur le climat, à Copenhague en décembre.
Mais l'année 2009 peut aussi être une année fondatrice. 2009 peut être l'année de naissance d'un nouveau capitalisme, d'un nouvel ordre mondial, une année de progrès décisifs vers la paix. Cela ne dépend que de notre volonté : voulons-nous subir la crise ou voulons-nous rebondir grâce à la crise ?
2009 pourrait enfin être marquée par une certaine évolution de la hiérarchie des puissances, selon qu'elles sauront ou non, par des choix judicieux et courageux, faire face à la crise en préparant l'avenir, en s'attaquant à leurs points faibles, en renforçant leurs atouts dans la compétition mondiale, en protégeant mieux les plus vulnérables pour préserver la cohésion sociale. C'est précisément ce qu'avec le Premier ministre et le gouvernement nous nous efforçons de faire pour la France et que nous nous sommes efforcés de faire pour l'Europe.

La crise mondiale, il faut que nous lui apportions une réponse mondiale. J'en appelle à tous les gouvernements. Aucun d'entre nous n'en sortira en faisant sa propre politique dans son coin, isolé de ce que font les autres, aucun. Nous avons besoin du dynamisme de chacun pour deux choses. La première : trouver un nouveau système de régulation. Ce sera l'enjeu du sommet de Londres. Je puis vous dire une chose : l'Europe aura une position commune et forte. Je puis vous dire une deuxième chose : nous n'accepterons pas un sommet qui ne décidera pas. Je puis vous dire une troisième chose : on ira ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne, je dis bien personne, ne pourra s'y opposer.

Et c'est au fond un nouveau rapport entre la démocratie et l'économie qui se dessine. C'est une révolution intellectuelle et morale qui est en train de s'opérer et qui va continuer. On ne pourra pas, après cette crise, continuer de gouverner le monde avec les outils, les institutions, les idées du passé. Je vous le dis : cette crise marquera sans doute pour l'Histoire le commencement véritable du XXIe siècle, le moment où tout le monde aura compris qu'il était temps de changer, temps de donner un nouveau visage à la mondialisation, temps de construire un nouvel ordre mondial, politique, économique, social, assis sur de nouveaux principes et de nouvelles règles.

Ce qui s'est passé en Europe depuis trois semaines montre que la volonté politique, c'est ce qui est le plus important. On disait que l'Europe était en panne, qu'elle était paralysée et voilà qu'elle a su trouver son unité face à la crise, au point, mes chers compatriotes, que l'Europe est devenue la principale force d'initiative et que c'est maintenant autour de ses idées et de ses propositions que le débat s'organise. Qui l'eût dit, qui l'eût cru, il y a encore quelques semaines ? Voilà donc une Europe qui se met à exister parce qu'elle se montre capable de parler d'une seule voix, pour faire valoir ses idées, ses valeurs, ses convictions, ses intérêts. La réponse la plus forte à la crise financière, c'est l'Europe qui l'a donnée. Le sommet mondial pour refonder le capitalisme, c'est l'Europe qui l'a proposé. Le nouvel ordre mondial, c'est autour des propositions de l'Europe qu'il se construira.
Mais l'Europe ne doit pas s'arrêter là. Le mouvement est lancé, il faut le poursuivre. Il faut que l'Europe se donne les moyens de jouer le rôle qui doit être le sien dans le monde nouveau qui est en train de naître. Il faut que l'Europe se prépare. Il ne faut pas qu'elle soit la variable d'ajustement du nouvel ordre mondial. Il ne faut pas qu'elle soit naïve, il ne faut pas qu'elle laisse ses entreprises à la merci de tous les prédateurs, il ne faut pas qu'elle soit la seule au monde à ne pas défendre ses intérêts, à ne pas protéger ses citoyens. Il faut que l'Europe tire les leçons de ce qui s'est passé. Dans le monde qui vient, elle aura besoin d'un plus grand volontarisme que par le passé.

Lancer un appel pour un « New Deal écologique et économique », c'est-à-dire pour inventer le « nouvel ordre mondial du XXI ème siècle » fondé sur la moralisation du capitalisme financier, une plus juste répartition des profits et sur une meilleure prise en compte du défi environnemental. Sa participation au Sommet sur le climat lui a permis de témoigner de la priorité accordée par la France à la lutte contre le réchauffement climatique.

Et si la France veut être fidèle à son histoire, elle doit combattre pour la justice. Je vais d'ailleurs plus loin en disant que je ne vois pas comment nous pourrions continuer à attendre. À attendre quoi d'ailleurs ? La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies : nous ne pouvons pas continuer à avoir comme seuls membres du Conseil de sécurité des Nations unies les Nations victorieuses de la seconde moitié du XXe siècle. Il faut élargir le nombre de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et à l'évidence, l'Inde doit être un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
J'avoue d'ailleurs ne pas comprendre pourquoi le prochain sommet du G8 qui se tiendra à Tokyo ne se transforme pas immédiatement en G13 ou en G14. J'entends bien que nos amis japonais peuvent avoir tel ou tel problème à y inviter un pays voisin. Mais ce n'est pas parce qu'on ne les invite pas qu'ils n'existent pas. Cela n'a donc pas de sens de ne pas les inviter. Plus tôt nous nous doterons de ce nouvel ordre mondial, plus tôt nous pourrons poser les bases d'un monde stable et en paix.

À l'ONU, au nom de la France, j'ai proposé un New Deal écologique et économique planétaire comme la condition d'un nouvel ordre mondial. Ce nouvel ordre, la Russie et la France, en unissant leur force et leur volonté, peuvent contribuer de façon décisive à le construire. La Russie a son identité propre, elle a sa spécificité. Mais la Russie et l'Europe doivent travailler ensemble, doivent se comprendre, doivent collaborer, doivent s'entraider. La Russie et la France, unies par une même volonté, par les valeurs de civilisation qu'elles ont en commun, peuvent convaincre le monde entier de la nécessité de vivre en paix.
Je veux parler ici au nom de toute l'Europe, et pas seulement de la France. Je veux dire à la Russie, au nom de l'Europe, que lorsque l'Europe et la Russie s'affrontent, elles s'affaiblissent mutuellement. Nous avons tout à perdre d'un affrontement entre nous. Je veux dire à la Russie, je veux dire à la jeunesse russe, que lorsque le fossé se creuse entre l'Europe et la Russie, ni l'une ni l'autre ne sont en mesure de peser de façon décisive sur les affaires du monde. L'Europe a besoin de la Russie.

C'est l'esprit même de l'organisation des Nations Unies qui n'est pas l'expression d'une idéologie, d'une religion, d'une croyance particulière mais qui réunit toutes les idéologies, toutes les religions, toutes les croyances à travers ce que chacune d'elles a d'universel, à travers ce qui dans chacune d'elles s'adresse à tous les hommes. Et c'est pour cela qu'elle est le seul endroit du monde où tous les hommes peuvent se parler et se comprendre. C'est l'esprit même du combat que la France entend poursuivre avec tous les hommes de bonne volonté qui dans le monde veulent bâtir le nouvel ordre mondial du XXIe siècle sur le respect de l'autre. C'est sur ce principe du respect de l'autre, que le Liban pourra vivre. La France sera toujours à ses côtés. C'est sur ce principe que demain Israéliens et Palestiniens trouveront en eux la force de vivre en paix. La paix est possible. J'y crois. J'y mettrai toute mon énergie. C'est sur ce principe que pourra s'instaurer la coexistence pacifique des grandes religions. C'est par lui que seront vaincus les intégrismes et les fanatismes.

Au nom de la France, j'appelle tous les Etats à se réunir pour fonder le nouvel ordre mondial du 21ème siècle sur l'idée que les biens communs de l'humanité doivent être placés sous la responsabilité de l'humanité toute entière.
Au nom de la France, je lance un appel solennel aux Nations Unies pour que, dans ce siècle marqué par le retour de la rareté, elles se donnent les moyens d'assurer à tous les hommes l'accès aux ressources vitales, à l'eau, à l'énergie, à l'alimentation, aux médicaments, à la connaissance.

Pour la première fois depuis son élection, Nicolas Sarkozy prend la parole devant l'Assemblée générale des Nations Unies. S'exprimer à la tribune de l'ONU a toujours une signification particulière pour un chef d'Etat. A travers les représentants des 192 pays membres de l'Organisation, c'est à la planète entière que l'on s'adresse. « Je veux m'adresser à la conscience de tous ceux qui ont une responsabilité dans la conduite des affaires du monde », déclare le Président français. « Au nom de la France, j'appelle tous les Etats à se réunir pour fonder le nouvel ordre mondial du 21ème siècle », poursuit-il avant d'appeler à un « New Deal écologique et économique ». Le Président réaffirme également son engagement en faveur d'une réforme de la gouvernance mondiale : « dans ce monde où le sort de chacun dépend de celui des autres, l'ONU ne doit pas être affaiblie, l'ONU doit être renforcée. Et la réforme de l'ONU pour l'adapter aux réalités de ce monde est, pour la France, une priorité absolue. Nous n'avons pas le temps d'attendre. » 

Fin des citations. 
Note: les autres titres et privilèges (parfaitement officiels) du Président de la République Française sont les suivants: proto-chanoine de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun, chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, chanoine ad honores de Saint-Hilaire de Poitiers, de Saint-Julien du Mans, de Saint-Martin de Tours, de Saint-Maurice d'Angers, de Saint-Jean de Lyon, de Saint-Étienne de Châlons et de Saint-Germain-des-Prés, protecteur de l'Académie française, coprince d'Andorre, premier et unique chanoine d'honneur » de l'Archibasilique Saint-Jean de Latran.

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