Les réformes viennent de la base. Aucune personne au sommet ne cherche jamais à redistribuer les cartes. (Lois de Murphy, extrait)
L'homme est sorti de sa caverne où il commençait à se sentir à l'étroit pour explorer le monde sous tous ses aspects. Il s'est organisé et est passé par ces quelques étapes :
- Il s'est rapproché de son voisin pour former un clan comme celui de « la caverne aux ours » de Jean M. Auel),
- Du clan, il est passé à la tribu. Dans un soucis d'expansion ou de croissance (au sens que l'on voudra) , il a formé des peuplades qui ont erré de terres en terre sur tous les continents. Il a colonisé les régions fertiles, chassant les autochtones qui s'y trouvaient, et menaient une vie de nomades en plantant de-ci de-là des tentes de peaux de bêtes, de branches et de feuillages.
- Tandis que quelques uns continuaient d'explorer les vastes terres du globe (contrairement à l'idée généralement admise, à cette époque, la terre n'était pas plate mais sphérique, c'est bien plus tard qu'elle s'est aplatie, un peu avant Christophe Colomb, et c'est ce navigateur qui lui a rendu sa forme définitive) des fainéants qui en avaient assez de marcher décidèrent de se sédentariser pour fonder les premières civilisations.
Les civilisations ont cela de commun qu'elles se sont toutes effondrées les unes après les autres.
- L'Egypte, depuis la période dite prédynastique (5000 avant notre ère) à la conquête d'Alexandre le Grand (en 332 avant notre ère) et l’absorption dans l'empire romain en 30 avant notre ère.
- La Perse, les mèdes, les hittites et toutes ces civilisations antiques qui ont donné naissance à un certains nombre de mythes.
- La Grèce, berceau de la démocratie, dont les anciens disaient que toutes ses connaissances venaient de l'Egypte (Pythagore, par exemple)
- L'empire romain d'occident, Rome, Jules César, Marc-antoine, Cicéron. Son droit qui a influencé tout l'occident jusqu'en1789 et même après. « La date du 4 septembre 476, date de l'abdication de Romulus Augustule, dernier empereur de l'Empire romain d'Occident, en est l'aboutissement. »
- L'empire romain d'orient. « À la fin du IIIe siècle, l'empire romain est séparé en deux parties et il est définitivement divisé en l'an 395, à la mort de Théodose Ier. Si l'Empire romain d'Occident disparaît en 476, l'Empire romain d'Orient subsiste jusqu'en 1453, date de la prise de Constantinople par les Ottomans. »
- L'Amérique précolombienne. Les mayas, les incas, les aztèques ont été vaincus par les espagnols et les portugais après la découverte de Christophe Colomb en 1492.
- Sans vouloir nécessairement l'assimiler à une civilisation, le bloc de l'est, monde socialiste (c'est du moins ce qu'il prétendait être) a fini par s'effondrer en 1989 après avoir été établi en 1917 par Lénine.
- Le capitalisme occidental, après avoir connu bien des péripéties, est sur le point de s'affaisser sur un vide abyssal. Il n'y a qu'à prêter une oreille même distraite à n'importe que flash d'information pour s'en convaincre.
Les raisons de ces chutes sont multiples mais on peut en citer quelques unes :
- Avec une politique de croissance et d'expansion territoriale qui est une constante, certains empires se condamnaient à la chute dès qu'ils avaient atteint un maximum.
- Les conquêtes extérieures ou la dislocation de l'intérieur est un facteur qui n'arrange rien.
Les hommes ont voulu tout expliquer, tout organiser, tout rationaliser. Ils ont voulu se fixer des règles de fonctionnement (aujourd'hui on parlerait de constitutions) ils se sont donnés des lois (quand elles ne venaient pas du ciel). Une petite remarque en passant : la religion, quelle qu'elle soit, peut être considéré comme l'ancêtre de la législation : Dieu est, à ce moment là, un super-législateur. Souvenons-nous de Moïse au mont Sinaï recevant les tables de la loi (Les dix commandements!).
Définition de « loi » :
- Le mot loi est un terme générique pour désigner une règle, une norme, une prescription ou une obligation, générale et permanente, qui émane d'une autorité souveraine (le pouvoir législatif) et qui s'impose à tous les individus d'une société. Son non respect est sanctionné par la force publique. Par extension, la loi est l'ensemble des lois. Elle est la principale source du droit.
- En France, une loi est un texte adopté par le Parlement et promulgué par le Président de la République, soit sur proposition des parlementaires (députés ou sénateurs), soit à partir d'un projet déposé par le gouvernement
- Au sens figuré, la loi désigne l'autorité, le pouvoir. Ex : faire la loi, la loi du plus fort.
- Au pluriel, les lois sont des conventions, des codes, des règles qui régissent la vie sociale. Elles peuvent être écrites ou tacites. Ex : les lois de l'honneur, les lois de la guerre.
- En matière de morale, la loi est l'ensemble des règles de comportement que tout individu conscient et raisonnable est censé observer.
- "Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse être érigée en loi morale universelle." Emmanuel Kant (1724-1804), Critique de la raison pratique, 1788
- En mathématiques, une loi est un postulat ou un énoncé qui est vrai sous certaines conditions.
- En physique, une loi est un principe qui régit l'ordre du monde dans un domaine particulier. Ex : la loi de la pesanteur.(source pour cette définition : toupie.org)
Le but que je me suis fixé ici n'est pas de faire un historique de la loi : ce serait fastidieux et le lecteur potentiel fuirait ce blog (et peut-être aurait-il raison). Nous vivons une époque où tout est réglementé et où tout, mystérieusement, marche de travers. Comment cela est-il possible ? La question serait plutôt : pourquoi cela est-il possible ? Une réponse a été avancée par un postulat général appelé « l'emmerdement maximum » (Le mot, même grossier, est ici obligatoire et parfaitement justifié) et se décline sous ce qu'on désigne par « lois de Murphy ».
« La loi de Murphy est un adage qui s'énonce « si quelque chose « peut » mal tourner, alors cette chose finira « infailliblement » par mal tourner ». Une autre version du même adage indique que s'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie. »
A l'origine de cette loi, une constatation banale mais vérifiée : l'expérience de la tartine beurrée (ou de confiture). Vous tenez une tartine que vous venez de recouvrir de beurre (ou de confiture) et par mégarde, elle vous échappe des mains. En dehors de toutes raisons scientifiques quantifiables, de règles mathématiques et physiques connues ou non, la tartine tombera du mauvais côté. Cette observation a donné lieu à quelques énoncés qui semblent délirants et sans fondement statistique ou scientifique mais que tout le monde a rencontré au moins une fois et à des moments où il ne fallait surtout pas que ça se produise.
Lois de la Tartine beurrée de Barthe :
- Plus le beurre est tendre, plus la biscotte est friable.
- Mettre deux biscottes une sur l’autre pour ne pas en briser une en la beurrant ne fait qu’augmenter les chances d’en briser deux d’un coup.
- Si on essaie de rattraper une biscotte beurrée qui tombe, on ne réussit jamais qu’à la briser, se mettre du beurre plein la main et agrandir la zone de moquette tachée par tous les morceaux tombés évidemment coté beurre.
Tout le monde, sans aucune exception, a été confronté à l'un des énoncés de la loi de Murphy en faisant la queue quelque part : au supermarché, à la poste ou à tout autre endroit où existent des files d'attente.
Voici quelques exemples :
Loi des Caisses de Supermarché : La personne devant vous est toujours la plus molle du monde.
Extension : Et elle a pris le seul article qui ne porte pas de code barre.
Seconde Extension : Et sa Carte Bleue, son seul moyen de paiement, ne marche pas.
Théorème des Files d’Attente : La file d’à côté avance toujours plus vite.
Les Théorèmes du Supermarché de Maurice :
- On se retrouve toujours derrière la vieille dame à moitié sourde qui a oublié de peser ses légumes.
- Si par hasard elle y a pensé, par contre elle oublié de vous dire que la caisse fermait juste après elle.
- Si vous avez échappé aux deux théorèmes précédents, c’est que l’un de vos articles n’a pas de prix et vous serez obligé d’attendre que « Monsieur Bernard » aille le vérifier (le prix).
Corollaire du Troisième Théorème : Monsieur Bernard est toujours aux toilettes quand on l’appelle.
Il ne faudrait pourtant pas croire que les domaines où s'appliquent ces lois sont réduites à la tartine et les files d'attente : la vie quotidienne, la politique et tout ce qui concerne l'organisation (dans tout ce que ce concept peut contenir, et il est vastissime) sont pétris de murphysmes. Jugez plutôt.
En politique, pour commencer :
- La politique est un domaine où il faut constamment choisir entre deux gaffes.
- La plus grande force productive est l’égoïsme humain.
- Dans toute hiérarchie, qu’elle soit gouvernementale ou d’entreprise, chaque employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence ; chaque poste tend à être occupé par un employé incompétent dans son travail. (principe de Peter)
- Le politiciens sont là pour régler les problèmes que l’on n’aurait pas s’il n’y avait pas de politiciens.
- Les seules compétences qu’on soit sûr d’attribuer à un politicien sans jamais être déçu sont ses capacités à semer le désordre.
- Plus le politicien est haut placé, plus ses possibilités de semer le désordre sont grandes.
- Un élu qui ne sèmerait pas le désordre serait viré par les électeurs au prochain scrutin. Le seul espoir de tranquilité des électeurs est d’envoyer à chaque élection des personnes suffisamment nulles pour espérer avoir la paix.
- Hélas, les lois du murphysme aidant, il arrive que l’on trouve un élu compétent et honnête : heureusement cela ne résiste pas longtemps aux réalités du pouvoir.
- Tout politique devrait avoir le sens de l’État, et pratiquer le sens de l’histoire. Hélas, il possède avec certitude le sens des affaires, mais n’a jamais le sens du ridicule.
- En vertu du principe montesquiste de séparation des pouvoirs, la constitution murphyque doit poser le principe fondamental : Les pouvoirs de conception d’un projet catastrophique, de préparation d’une catastrophe et de son déclenchement sont indépendants. Toute immixtion d’un pouvoir dans un autre sera considérée comme une catastrophe. Surtout s’il s’agit d’empêcher la catastrophe.
- Quand on n’est pas capable de se faire élire à la présidence, on peut utiliser ses compétences pour semer la pagaille dans le camp opposé. Toutefois c’est dans ces circonstances que, croyant élire la personnalité la plus insignifiante, on se retrouve face à une personne futée.
- Si c’est écrit et idiot, alors c’est une vérité administrative intelligente. Si ce n’est pas écrit mais est intelligent, alors c’est une erreur administrative idiote. Si c’est écrit et intelligent, alors c’est administrativement inapplicable.
- Tout système est profondément injuste dans son fonctionnement. Si un système vous paraît juste, alors de deux choses l’une : soit vous profitez de son injustice, soit vous n’avez rien compris à son fonctionnement.
Un peu d'économie murphyque :
Lois de la Crise économique de Coste : La reprise économique est la période qui sépare deux crises économiques.
Premier Corollaire : En période de crise et pour faciliter la reprise, les salariés sont priés de mettre leurs revendications salariales en sommeil.
Deuxième Corollaire : En période de reprise et pour éviter de retrouver la crise, les salariés sont priés de mettre leurs revendications salariales en sommeil.
Troisième corollaire : Toute grève avec revendications salariales sera responsable du retour à la crise, surtout si la consommation s’accroît avec les salaires.
Quatrième corollaire : En période de crise il convient d’augmenter les revenus des actionnaires pour favoriser la reprise.
Cinquième corollaire : En période de reprise il convient d’augmenter les revenus des actionnaires qui ont tant souffert moralement pendant la crise.
Sixième corollaire : En période de crise, le soutien de l’activité économique rend économiquement impossible la réduction du déficit public.
Septième corollaire : Au retour de la croissance, la masse de revendications rend électoralement impossible la réduction du déficit public.
À chacun selon ses besoins : le travail aux travailleurs, le profit aux profiteurs.
Un banquier ne vous prête de d’argent que dans la mesure où vous n’en avez pas besoin. Si vous avez vraiment besoin d’argent, c’est que vous êtes dans une situation désespérée. Et si vous êtes dans une situation désespérée, vous n’intéressez pas un banquier. (loi de Sulitzer)
Et pour finir, voici les lois du travail de Dilbert : (avec le texte original en italique)
- Si vous n'arrivez pas à terminer votre travail les 24 premières heures, travaillez la nuit.If you can't get your work done in the first 24 hours, work nights.
- Une tape dans le dos n'est jamais qu'a quelques centimètres d'un coup de pied au cul.A pat on the back is only a few centimeters off a kick in the butt.
- Ne soyez pas irremplaçable... Si on ne peut pas vous remplacer, vous n'aurez jamais de promotion.Don't be irreplaceable. If you can't be replaced, you can't be promoted.
- Peu importe ce que vous ayez réellement fait, seuls importent ce que vous dites avoir fait et ce que vous allez faire.It doesn't matter what you do; it only matters what you say you've done and what you're going to do.
- Après chaque augmentation de salaire, vous vous retrouverez avec moins d'argent en fin de mois que vous n'en aviez auparavant.After any salary raise, you will have less money at the end of the month than you did before.
- Si vous avez décidé de ne pas vous faire chier, on vous emmerdera.The more crap you put up with, the more crap you are going to get.
- Vous pouvez vous balader n'importe où et avoir l'air sérieux si vous trimbalez un porte-documents.You can go anywhere you want if you look serious and carry a clipboard.
- Mangez un crapaud vivant le matin au réveil et rien de pire ne pourra vous arriver le reste de la journée.Eat one live toad the first thing in the morning and nothing worse will happen to you the rest of the day.
- Quand les patrons parlent d'augmenter la productivité, ils ne parlent jamais pour eux-mêmes.When the bosses talk about improving productivity, they are never talking about themselves.
- Si vous ne parvenez pas à faire une chose du premier coup, essayez encore. Puis laissez tomber. ça ne sert à rien de se pourrir la vie avec ça.If at first you don't succeed, try again. Then quit. No use being a fool about it.
- Il y aura toujours une boite de bière vide qui roulera sur le plancher de votre bagnole lorsque votre patron vous demandera de le raccompagner chez lui.There will always be beer cans rolling on the floor of your car when the boss asks for a ride home from the office.
- Tout peut être classé sous l'appellation "divers".Everything can be filed under "miscellaneous."
- Ne retardez jamais la fin d'une réunion ou le début d'une réception.Never delay the ending of a meeting or the beginning of a dinner hour.
- L'erreur est humaine, le pardon ne figure pas dans notre règlement.To err is human; to forgive is not our policy.
- Tout le monde peut faire une quantité de travail phénoménale, du moment que ce n'est pas le travail qui lui incombait.Anyone can do any amount of work provided it isn't the work he/she is supposed to be doing.
- Un courrier important ne comportant aucune erreur, en développera spontanément et de façon proportionnelle au nombre de personnes qui en prendront connaissance.Important letters that contain no errors will develop errors in the mail.
- Si vous êtes bon, on vous donnera tout le travail. Si vous êtes très bon, vous le ferez faire par quelqu'un d'autre.If you are good, you will be assigned all the work. If you are really good, you will get out of it.
- Vous êtes toujours en train de faire quelque chose sans rapport avec le travail au moment où votre patron passe derrière vous.You are always doing something marginal when the boss drops by your desk.
- Les gens qui vont assister aux conférences sont ceux qui justement ne devraient pas y aller.People who go to conferences are the ones who shouldn't.
- Si il n'y avait pas de dernière minute, rien de valable ne pourrait être fait.If it wasn't for the last minute, nothing would get done.
- Au travail, l'autorité d'une personne est inversement proportionnelle au nombre de stylos qu'elle porte sur elle.At work, the authority of a person is inversely proportional to the number of pens that person is carrying.
- Quand vous n'avez rien à faire, marchez vite et prenez l'air soucieux.When you don't know what to do, walk fast and look worried.
- Suivre le règlement n'a jamais permis de faire le travail.Following the rules will not get the job done.
- Mais vouloir que le travail soit fait n'est pas une excuse pour ne pas suivre le règlement.Getting the job done is no excuse for not following the rules.
- Si vous êtes confrontés à un problème très difficile, vous pouvez le résoudre très facilement en vous posant la question: "Comment Lone Ranger ferait à ma place ».When confronted by a difficult problem, you can solve it more easily by reducing it to the question, "How would the Lone Ranger handle this".
- Peu importe ce que vous avez fait, ce n'est jamais assez.No matter how much you do, you never do enough.
- La dernière personne à démissionner ou à se faire virer sera tenue pour responsable de tout ce qui ira mal par la suite.
The last person that quit or was fired will be held responsible for everything that goes wrong.
En conclusion, je dirai qu'il y a dans les lois de Murphy comme un air de 'pataphysique (l'ensemble des solutions imaginaires d'Alfred Jarry.