vendredi 25 novembre 2011

Vous serrer la ceinture...

 « La réforme fiscale, c'est quand vous promettez de réduire les impôts sur les choses qui étaient taxées depuis longtemps et que vous en créez de nouveaux sur celles qui ne l'étaient pas encore. » (Edgar Faure)
Tandis que certains responsables (dans tous les sens du terme) se remplissent les poches,
on vous déclare qu'il faudra se serrer la ceinture ! Mais jugez donc par vous-mêmes !
 Fillon a promis « l'un des budgets les plus rigoureux depuis 1945 ». Il faut faire la part de la vantardise électoraliste dans cette déclaration, mais les mesures d'austérité qui viennent d'être annoncées s'ajoutent à toutes celles déjà en cours. Relèvement du taux de la TVA de 5,5 % à 7 %. Même si Fillon jure que cela ne concerne pas les produits de première nécessité, c'est une baisse du pouvoir d'achat. Gel de la revalorisation des prestations sociales. Dépenses d'assurance maladie freinées. Mise en place avancée de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Toutes ces mesures visent à vider encore plus les poches des classes populaires pour rétablir l'équilibre du budget de l'État, mis à mal par les cadeaux faits aux banquiers et aux groupes capitalistes.
Tout le monde sait que ce n'est pas fini. Si l'approche des élections modère un peu leur ardeur à nous faire les poches, ils le font quand même et ils le feront bien plus encore après les élections.
Car ils peuvent faire pire. Regardons ce qui se passe en Grèce. Ils prétendent que, si l'euro est en crise, c'est que les Grecs vivaient au-dessus de leurs moyens ! C'est certainement vrai pour quelques milliardaires de ce pays et pour des dignitaires qui arrondissent leurs fins de mois par la corruption. Mais c'est un mensonge grossier pour tous ceux qui vivent de leur travail.
Et pourtant, c'est sur leur dos que les dirigeants grecs et, derrière eux, leurs donneurs d'ordres Sarkozy et Merkel veulent réaliser des économies, pour dégager les sommes à rembourser aux banques qui ont prêté à l'État grec en pratiquant des intérêts usuraires. En quelques mois, les salaires ont été baissés de 20 % au bas mot, les retraites amputées, des milliers d'agents de l'État ont vu leur emploi supprimé, pendant que tout ce qui pouvait être considéré comme rentable dans les services publics était vendu à l'encan.
Tout le monde dit que l'Italie est déjà sur le même chemin que la Grèce. Demain, ce sera le tour de la France.
Alors, ne nous faisons pas d'illusions : ils continueront et aggraveront les coups contre les classes populaires. Ils commencent déjà à nous dire ce qu'ils répètent à propos de la Grèce : « Nous vivons au-dessus de nos moyens. »
Vivent-ils au-dessus de leurs moyens, les travailleurs payés au smic, les retraités à 600 euros par mois, ceux que les grandes entreprises ont jetés à la porte et qui ont de moins en moins de chances de sortir du chômage ?
Derrière les mensonges et la propagande, la classe capitaliste aggrave sa guerre de classe contre le monde du travail.
Malgré leurs rencontres de plus en plus fréquentes, les chefs d'État réunis dans de grands cirques médiatiques sont totalement incapables de maîtriser la crise financière. Ils se contentent de répéter qu'il faut « donner des gages aux marchés financiers ». Mais ces marchés financiers, c'est une douzaine de grandes banques qui spéculent avec l'argent des grands groupes capitalistes. De ces grands groupes capitalistes qui croulent sous les profits, qu'ils n'investissent pas dans l'activité productive, dans la création d'emplois, et préfèrent mettre leurs réserves à la disposition des banques, car les opérations financières rapportent plus que la production.
Même pour accroître leurs profits par l'exploitation, il faudrait que les capitalistes augmentent le nombre des exploités, et donc qu'ils embauchent. Ils ne le font pas. C'est de plus en plus l'État qui est mis à contribution pour compléter leurs profits.
Voilà pourquoi l'État prélève de plus en plus d'argent sur les salariés et, plus généralement, sur toutes les classes laborieuses.
 Voici le détail des mesures annoncées :
- Retraites: l'âge légal de départ à 62 ans avancé d'un an, à 2017
- TVA: taux réduit de 5,5% relevé à 7% pour les produits et les services sauf sur les produits de première nécessité. Il s'agit d'aligner le taux sur le taux allemand, a précisé François Fillon.
- 500 millions d'euros d'économies supplémentaires sur les dépenses de l'Etat en 2012 ce qui porte l'effort à 1,5 milliard d'économies supplémentaires par rapport au projet de budget initial.
- Nouvelle réduction des niches fiscales pour 2,6 milliards d'économies. Celles-ci incluent notamment la suppression du dispositif Scellier.
- Les salaire des ministres, membres du gouvernement et du président de la République sera gelé jusqu’à retour équilibre finances publiques. (gelé, pas réduit ! La bonne blague!)
- Limitation du remboursement par l'Etat des dépenses de campagne électorale avec plafond réduit à 5%.
- Majoration de 5% de l'impôt sur les sociétés pour les grands groupes dont le chiffre
d'affaires dépasse 250 M d'euros.
- Assurance maladie: progression des dépenses ramenée à 2,5% en 2012 au lieu de 2,8% initialement prévus.
- La revalorisation des prestations sociales gelée à 1%. Elle était auparavant indexée sur l'inflation. La revalorisation des minimas sociaux et des pensions de retraites, RSA, AAH, ASS et du minimum vieillesse resteront indexés sur l’inflation.
 "Le mot de faillite n'est plus un mot abstrait", a averti le Premier ministre qui l'avait déjà employé en 2007, s'attirant à l'époque les foudres de l'Elysée.
Il est urgent de "sortir de la spirale dangereuse" de "la stagnation, de l'endettement et de la sous-compétitivité" même au prix de "sacrifices", a-t-il fait valoir.
Etalé sur quatre ans, l'effort supplémentaire prévu par ce deuxième plan de rigueur en moins de trois mois représentera 7 milliards d'euros dès 2012.
Il doit permettre à la France d'épargner près de 65 milliards d'euros de dette supplémentaire d'ici à 2016. Pour "arriver à zéro déficit" dans ce délai, "il faudra économiser un peu plus de 100 milliards d'euros", selon le Premier ministre.
Fait rarissime, le budget de l'an prochain est ainsi profondément remanié avant même d'avoir été adopté par le Parlement.
L'objectif de l'exécutif est constant: ramener le déficit public à 4,5% du PIB en 2012, avec une prévision de croissance revue drastiquement à la baisse à 1% contre 1,75% auparavant. Il en va, a répété M. Fillon, de la sauvegarde du précieux "triple A" de la France, placé sous surveillance par l'agence de notation américaine Moody's.
Le gouvernement, a-t-il dit, a retenu trois principes: une programmation pluriannuelle, "ne pas casser les moteurs de la reprise économique" et un dispositif qui se veut "équitable".
"Incohérent, injuste et inconséquent", a répliqué sur France 2 François Hollande, le candidat PS à la présidentielle. C'est un "constat d'échec que le Premier ministre, au nom du président de la République, a dressé", a-t-il dit.
Proche de M. Hollande, le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, a déjà pronostiqué un troisième plan cet hiver. Une hypothèse écartée par Valérie Pécresse (Budget), l'Etat disposant, selon elle, de 6 milliards d'euros de crédits mis en réserve en cas "d'accident de croissance".
Parmi les mesures phare du plan figure une hausse ciblée du taux réduit de la TVA porté de 5,5% à 7%, comme en Allemagne, à l'exclusion de l'alimentation, de l'énergie et des services aux handicapés. Cette mesure concernera la restauration et le bâtiment, notamment.
Sur ce point, le gouvernement effectue une volte-face complète: le 20 octobre dernier, M. Fillon affirmait que relever ce taux serait un "contre-sens économique", en raison des conséquences sur l'emploi.
Les organisations professionnelles ont immédiatement répliqué: les engagements sur l'emploi, les prix et les salaires pris en échange du taux réduit sont "caducs", ont averti les restaurateurs.
Leurs critiques ne sont pas "crédibles", a répliqué M. Fillon dans le 20 heures de TF1.
 L'application de la réforme qui relevait en 2010 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite sera avancée de 2018 à 2017.
Autre mesure touchant le plus grand nombre: la revalorisation de la plupart des prestations sociales sera gelée à 1% pour 2012, indexée non plus sur l'inflation mais sur la croissance attendue.
Une majoration temporaire de 5% de l'impôt sur les sociétés frappera en 2012 et 2013 celles dont le chiffre d'affaires dépasse 250 millions d'euros.
Les niches fiscales seront de nouveau rabotées, de 2,6 milliards d'euros d'ici à 2016, avec la suppression anticipée du dispositif Scellier de réduction d'impôt pour les investisseurs dans l'immobilier.
Quelques mesures ont une portée symbolique, comme le gel du salaire du chef de l'Etat et des ministres ou l'appel aux dirigeants des grandes entreprises, en particulier du CAC 40, à faire de même.
"Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer", a commenté M. Hollande, rappelant que "le président de la République s'était augmenté de 170% au début du quinquennat".
Il a promis une baisse de 30% de son salaire de président et de celui de ses ministres s'il était élu en mai 2012.
 Au total, les dépenses de l'Etat seront réduites de 500 millions d'euros supplémentaires en 2012, portant cet effort d'économie à 1,5 milliard de plus par rapport à 2011.
Au centre, François Bayrou (MoDem) a dénoncé "un manque de justice" et appelé à un "plan d'ensemble".
La CGT veut une riposte intersyndicale. "Le gouvernement est dans la main des marchés" et cette "logique d'austérité est une logique suicidaire", a dénoncé Jean-Claude Mailly (FO).
Verdict du Crédit suisse: ces annonces confirment "la volonté du gouvernement" de réduire les déficits publics mais ne devraient "aucunement atténuer les préoccupations de certains des acteurs du marché sur la note AAA du pays".
 Pour le premier ministre, le nouveau plan de rigueur annoncé lundi pour réduire le déficit est «juste et nécessaire». Tour d'horizon des mesures qui doivent rapporter 65 milliards d'ici 2016.
«Nous voulons protéger les Français contre les graves problèmes auxquels font face d'autres pays européens». En présentant ses mesures supplémentaires d'austérité, le premier ministre François Fillon a replacé la France dans le contexte de panique financière qui frappe la zone euro. «Le mot faillite n'est plus un mot abstrait», a-t-il martelé, rappelant entre les lignes qu'il avait lui-même utilisé cette expression taboue dès 2007.
Les Français devront se résoudre à faire «quelques sacrifices», a prévenu le premier ministre, «afin de ne pas avoir à mener un jour une politique imposée par d'autres». Sans les nommer, le premier ministre pointe ici du doigt le danger que représenterait la pression exercée par des agences de notation menaçant d'abaisser la note AAA de la France.
«Plus de solidarité entre la France et l'Allemagne»
Sur TF1, lundi soir, le premier ministre a défendu l'effort supplémentaire consenti par la France. «Il n'y a pas beaucoup de gouvernements qui, à quelques mois des élections, auraient le courage de prendre de telles mesures», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Ces efforts sont nécessaires».
Le premier ministre s'est dit «convaincu que son plan va rassurer les investisseurs sur les capacités de la France. Nous ne sommes pas obsédés par les agences de notation». Pour cela, François Fillon souhaite plus de coopération notamment entre la France et l'Allemagne.
L'effort supplémentaire représente 18,6 milliards d'euros sur les deux prochaines années, dont 7 milliards d'euros en 2012 et 11,6 milliards en 2013. D'ici à 2016, ce sont 65 milliards d'euros supplémentaires qui seront économisés, a annoncé le premier ministre, afin d'arriver à un déficit zéro à cette date. Le premier ministre a également rappelé que le gouvernerment table sur une croissance de 1% en 2012.
 François Fillon dévoile lundi un nouveau plan de rigueur pour garder la France dans les clous de ses engagements financiers internationaux avec des mesures choc à cinq mois de la présidentielle.
Le nouveau plan d'austérité dévoilé lundi prévoit notamment d'avancer l'application du passage de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, de resserrer la progression des dépenses de l'assurance maladie et de geler la revalorisation de certaines prestations sociales à 1%.
 "Nous proposons d'avancer d'un an le passage de l'âge légal à 62 ans, en fixant la cible à 2017 au lieu de 2018", a expliqué le Premier ministre au cours d'une conférence de presse, précisant que cette mesure allait "se traduire par quelques mois d'activité supplémentaire pour les générations nées entre 1952 et 1956".
"Cette accélération va conforter la réforme de 2010 et permettra de diminuer de plus de 4,4 milliards d'euros les déficits cumulés des régimes de retraite entre 2012 et 2016", a précisé M. Fillon.
Il a également indiqué qu'en matière de maîtrise des dépenses de santé, un "effort supplémentaire de 700 millions d'euros" serait accompli.
Dans cet objectif, le gouvernement a "décidé de ramener l'Ondam, c'est à dire la progression des dépenses de l'assurance maladie, à 2,5% à partir 2012 au lieu des 2,8% qui avaient été initialement fixés", a déclaré M. Fillon. L'Ondam est fixé chaque année dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) et se présente sous la forme d'un taux d'évolution des dépenses à respecter. Cet objectif a été atteint en 2010 pour la première fois depuis 1997, a souligné François Fillon.
Selon le projet initial du budget de la Sécu, avec une progression de 2,8%, l'enveloppe globale de l'Ondam s'élevait à 171,8 milliards d'euros.
Dans le cadre de son plan d'austérité, le Premier ministre a également annoncé que la revalorisation des prestations sociales hors minimas sociaux et revenus de remplacement serait gelée à 1% pour 2012-2013, soit le niveau de la croissance espérée par le gouvernement.
"En matière de prestations sociales nous proposons à titre exceptionnel pour 2012 de revoir les règles d'indexation en les calant sur la croissance avec une indexation forfaitaire de 1%", "le niveau de la croissance prévisionnelle", a déclaré M. Fillon, tout en ajoutant que "les minimas sociaux et les prestations qui constituent des revenus de remplacement ne sont pas concernés par cette mesure".

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